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LE TUNGSTÈNE ARMORICAIN ...

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Une étude de Monsieur Yves Lulzac, juin 2019

Yves Lulzac est un ancien géologue minier qui a fait toute sa carrière au BRGM, à travers le monde. Il est à l'origine de la découverte de la Lulzacite, un phosphate de strontium, qu'il a découvert à St Aubin des Châteaux, Loire-Atlantique, en 1997.Gemmologue de laboratoire à ses heures, il a rédigé un manuel de gemmologie qui fait autorité dans le monde entier.Breton, il est aussi l'auteur de cinq ouvrages sur les manoirs Bretons.

mpoule électrique et wolfram.

SOMMAIRE

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Province nord armorique

LA PROVINCE NORD-ARMORICAINE

Districts et indices tungstifères de la province nord armoricaine.

1- Le district de St Renan

Bien connu pour ses importantes concentrations de cassitérite alluvionnaire découvertes en 1957 au cours de prospections uranifères, puis exploitées de 1960 à 1974, ce district l'est beaucoup moins pour ce qui concerne les minéraux tungstifères, la wolframite principalement ainsi que la scheelite qui lui est subordonnée. Cela tient au fait que les gîtes primaires à l'origine des concentrations alluvionnaires sont très mal connus car n'affleurant pour ainsi dire jamais d'une manière naturelle sur la surface topographique actuelle. De plus, étant de taille réduite, bien que souvent richement minéralisés, leur localisation sous le recouvrement périglaciaire et végétal propre à cette région, s'est avérée quasi impossible sans faire appel à de lourds travaux de terrassement qui ne seraient pas justifiés dans l'état actuel de nos connaissances géologiques de ce district.

 

La wolframite et la scheelite, ne sont donc connues que grâce à la découverte d'éboulis minéralisés épars sur le sol, ou de gîtes en place dans certaines carrières dont la plupart sont maintenant remblayées et inaccessibles.

De ces observations, on peut néanmoins affirmer que ces minéraux, tout comme la cassitérite qui les accompagnent souvent, sont étroitement liées à la différentiation granitique à grain fin dite de Saint Renan qui s'allonge sur environ 25 km, depuis la Pointe de Corsen à l'ouest, jusqu'au niveau des communes de Bourg Blanc et Gouesnou vers l'est. Cette différenciation couvre la moitié occidentale du grand massif granitique, dit de Kersaint, qui se poursuit sur une vingtaine de km jusqu'aux abords de Lanhouarneau.

On distinguera deux zones minéralisées principales :

 

11- La zone occidentale comprend une dizaine d'indices dans lesquels la scheelite prédomine largement sur la wolframite.

Entre autres on connaît :

  • Les indices de Ploumoguer et de Quillimérien constitués de tourmalinites filoniennes parcourues de filonnets quartzeux parfois minéralisés en mispickel.

  • Les indices de Kerloas, Tourous et Langongar où la scheelite s'exprime dans des veinules tourmalinifères axées sur des diaclases. Elle est parfois subordonnée à la cassitérite qui peut être abondante à Tourous.

  • Les indices de Lamber et de Keriaouen constitués de mylonites tourmalinifères avec parfois présence de mispickel.

  • L'indice de Kerarguéné où la scheelite est associée à la cassitérite dans des filonnets quartzeux à épontes non ou peu greisenisés.


Trois autres indices sont à wolframite prédominante :

  • L'indice du Vouden en Lanrivoaré constitué d'un stockwerk quartzeux associé à un granite greisenisé avec cassitérite, mispickel, bismuth natif et bismuthinite. La wolframite y est parfois très abondante. Il s'agit d'un amoncellement de blocs formant la base d'une petite butte correspondant probablement à une ancienne motte féodale mais ayant été occupée depuis par un ancien moulin à vent. On pensait que ces blocs provenaient du démantèlement sur place d'un gîte primaire sous-jacent, mais cette hypothèse fut infirmée par un sondage carotté effectué dans les années 60. On croit maintenant que ces blocs proviennent d'une  petite carrière ouverte à peu de distance de cette butte, mais dont la localisation exacte n'a pu être précisée, ayant été complètement remblayée depuis des siècles.

  • L'indice de Kerneac'h constitué de filonnets quartzeux à épontes tourmalinifères, minéralisé en wolframite, scheelite, mispickel et cassitérite.

  • L'indice de Kerouidic, situé en dehors du granite de Saint Renan, dans une différenciation du granite de l'Aber Ildut nommée granite de Plouarzel, est constitué d'éboulis de quartz se rapprochant du type pegmatitique minéralisé en cristaux pluri centimétriques de wolframite accompagnés de micas blancs.


12- La zone orientale qui regroupe quatre principaux indices à wolframite prédominante :

  • L'indice de Kervenguy constitué de filons quartzeux dans un greisen bréchique tourmalinifère.

  • L'indice de Lervir où les grands cristaux de wolframite sont associés à du bismuth natif et de la pyrite dans des filons de quartz à épontes largement greisenisées.

  • L'indice de la carrière de Penfeunteun est remarquable par ses amas de greisen ayant livré de beaux cristaux d'apatite et de cassitérite (cf. musée de Saint Renan).

  • L'indice de Kergonguy en relation avec une résurgence du granite de Saint Renan dans les gneiss de Tréglonou. Il se manifeste par une zone d'éboulis de quartz plus ou moins  géodique et tourmalinifère, de 5 à 10 cm de puissance, particulièrement bien minéralisés en wolframite, soit en lames pluri centimétriques, soit en amas bacillaires épigénisant probablement d'anciens cristaux de scheelite. Dans ce cas il s'agirait alors du pôle ferbérite. Les échantillons récoltés sur place sont très nombreux, certains presque uniquement constitués de wolframite massive d'un poids de plusieurs kilogrammes.

Des sondages carottés effectués en l'aval pendage de cette zone préalablement délimitée par une étude géochimique, ont révélé une paragénèse à prédominance stannifère dans les niveaux inférieurs.

Références

Chauris L. 1965.Les minéralisations pneumatolytiques du Massif Armoricain. Mem.

B.R.G.M. n°31.

Chauris L. 1980. Un district stanno-wolframifère à minéralisation disséminée : le granite de Saint Renan (Massif Armoricain) et ses gisements alluvionnaires de cassitérite. 26 congr. géol. intern. Gisements français, fasc. E.1.

Chauris L. 1993. Greisen à tourmaline-relique et quartz à wolframite près de Kerouidic en Plouarzel (Finistère). Bull. SSNOF, t.15 (2).

St Renan
Districts tungstifère de Saint Renan.

2-  Le district de Landerneau

 

Il se situe dans la moitié orientale du massif granitique de Kersaint dans laquelle on peut observer des bancs directionnels de granite de Saint Renan réputé être le seul à l'origine des minéralisations stannifères de cette région de Bretagne. Trois principaux indices y ont été recensés :

  • L'indice de Kerarsaos sur la commune de Saint Thonan qui montre une association de scheelite et de cassitérite dans quelques filonnets quartzeux localisés sur la bordure méridionale de la digitation centrale de granite de Saint Renan.

  • L'indice de la carrière de Kerougant qui est localisé sur la terminaison orientale de la digitation septentrionale du granite de Saint Renan. Cette zone, qui a fait l'objet d'une prospection géochimique multiélémentaire en 1984 et de sondages à la tarière à main, s'est révélée essentiellement stannifère mis à part l'indice de Kerougant qui se distingue par la présence de filons quartzeux plus ou moins lenticulaires minéralisés en mispickel, chalcopyrite et scheelite localement abondante (jusqu'à 2,85 % W sur une puissance de 5 cm). Ces filons ont la particularité d'être sub-horizontaux et d'être également en relation spatiale avec un petit banc de leucogranite de type Sainte Catherine qui prend son développement maximum à l'est du granite de Kersaint en direction de la baie de Morlaix où il est souvent béryllifère.

  • L'indice de Tréméal se trouve à environ 13 km au-delà de la terminaison orientale du massif de Kersaint-Saint Renan et à 2 km au nord du bourg de Plouvorn. Lui aussi est en relation avec une très petite résurgence du granite de Saint Renan et se manifeste par une zone d'éboulis de quartz filonien minéralisé en plages centimétriques de scheelite plus ou moins épigénisée par de la ferbérite microcristalline.

L'indice de Kerougant excepté, les deux autres indices n'ont jamais été étudiés en détail.

 

Références.

Lulzac Y. 1988. Le district stannifère de Landerneau. Synthèse des travaux au 30 septembre 1987. Rapp. B.R.G.M., 88 DAM 024 OP4. Inédit.

Plougoulm

3-  L'indice de Plougoulm

 

Découvert fortuitement par un amateur minéralogiste de Roscoff, cet indice se situe dans une carrière ouverte à proximité du village de Keranveyer en Plougoulm. Il concerne un banc de pyroxénite intercalé dans la série des gneiss de Lesneven, eux-mêmes recoupés par de nombreux filons de pegmatite granitique à tourmaline. Cette pyroxénite puissante d'environ 2 mètres au maximum présente à l'affleurement une géométrie lenticulaire courbée en forme de lunule d'orientation moyenne nord-est / sud-ouest. Elle est plus ou moins transformée en une roche à faciès skarnoïde montrant de belles et nombreuses accumulations de vésuvianite et de grenat (grenats de la série grossulaire-andradite), parfois associées à des amas de quartz. La scheelite y est présente en cristaux et plages en 2 à 3 cm au maximum, principalement dans les zones les plus riches en grenat ainsi que dans les passées quartzeuses.

Une reconnaissance profonde au moyen de 8 sondages percutants et de 2 sondages carottés longs de 40 m et de 70 m exécutés en juillet 1985, n'ont reconnu que des filons de pegmatite ainsi que des fissures grenatifères ponctuées de scheelite avec des teneurs de l'ordre de 50 g/t. Cette faible minéralisation est censée représenter l'aval pendage de cette lentille de skarnoïde qui serait affectée d'un fort pendage nord-ouest. On note également la présence de veinules quartzeuses très peu minéralisées en cassitérite. Une recherche en extension longitudinale au moyen d'une prospection éluvionnaire s'est révélée également négative confirmant le caractère très lenticulaire de ce type de gîte.

A noter que, parmi les skarnoïde actuellement connus dans le Massif Armoricain, cet indice de Plougoulm est le seul à avoir été étudié d'une manière aussi détaillée.

 

Références

Chauris L. et Corre Y. 1978. Skarn à idocrase, grossulaire et scheelite de Plougoulm (Finistère). Bull. Minéral., 101, p.576-577.

Indice tungstifère de Plougoulm
Carantec

4-  District de Carantec

 

Situé de part et d'autre de la baie de Morlaix ce district, en relation avec le granite de Carantec, est principalement stannifère. Cependant, en bordure de mer sur la commune de Carantec au lieu-dit Cosmeur, on remarque des filons de quartz dont la puissance varie de 1 à 10 cm, dont les épontes, plus ou moins greisenisées, sont minéralisées en tourmaline, cassitérite, scheelite et wolframite en lames de 2 à 3 cm maximum. La paragénèse sulfurée comprend mispickel, pyrite, pyrrhotite et chalcopyrite. Le bismuth natif est également présent. Sur la même commune, au lieu-dit Pen al Lann, on note des veinules ou des filons quartzeux d'environ 5 cm de puissance renfermant parfois des lambeaux feldspathiques, des micas blancs et de la tourmaline. Outre le mispickel parfois abondant, la paragénèse comprend cassitérite et wolframite en grandes lames de 3 à 4 cm de longueur. La scheelite est rare.

Sur la commune de Plougasnou, à la Pointe de Térénez, on connaît également des veinules quartzeuses minéralisées en scheelite, mispickel et wolframite en lames centimétriques.

Aucun de ces indices n'a fait l'objet de recherches avancées.

 

Références.

Chauris L. 1975. Minéralisations stanno-wolframifère dans le granite de Carantec.

C.R.A.S. Paris, 280, p.2421-2424.

District tungstifère de Carantec
Lanmeur Plougasnou

5-  District de Lanmeur Plougasnou

 

Bien connu pour son gisement de cassitérite alluvionnaire en partie exploité, ainsi que pour ses filons cupro-stannifères, ce district recèle également quelques minéralisations tungstifères peu importantes qui leur sont associées.

Ces formations filoniennes, toujours encaissées dans le petit massif de granite rose de Lanmeur, portent l'empreinte de quatre événements minéralisateurs successifs :

  • une première génération de quartz de type pegmatitique dans laquelle on trouve du feldspath potassique et parfois de la scheelite plus ou moins épigénisée par de la ferbérite et pouvant être associée à des sulfures et peu de cassitérite.

  • une intense tourmalinisation fissurale microcristalline et de couleur bleue, généralement minéralisée en cassitérite.

  • une seconde génération de quartz minéralisée en cassitérite et mispickel.

  • enfin une importante venue sulfurée comprenant essentiellement chalcopyrite et mispickel.

Ces filons, orientés nord-est /sud-ouest, sub-verticaux et de puissance métrique, sont au nombre d'une dizaine mais seuls trois d'entre eux se sont révélés tungstifères :

  • Le filon de Kerprigent où la scheelite en plages centimétriques est généralement transformée en ferbérite microcristalline

  • Le filon du Launay où la scheelite est dispersée sous forme de petits cristaux millimétriques dont la concentration atteint les 0,05% sur une puissance métrique.

  • Le filon de Guersaliou, le mieux étudié de ce district par un traçage au niveau 40, a montré de la scheelite en petits cristaux sporadiques dans la première génération de quartz, en association avec orthose, chlorite, pyrite, mispickel et peu de cassitérite.

 

Deux autres formations filoniennes, de nature un peu différente des précédentes, sont connues mais n'ont pas fait l'objet de recherches ciblées :

  • Le filon de Mesquéau qui se présente sous la forme d'une formation de granite silicifié puissante d'une vingtaine de centimètres minéralisée en tourmaline noire avec peu de cassitérite, mispickel, scheelite et wolframite microcristalline. Cette formation se manifeste au contact d'une enclave de micaschiste dans laquelle on note la présence d'amandes de quartz de type exudation peu minéralisé en wolframite fibreuse avec tourmaline, mispickel et traces de cassitérite.

  • Le filon de Goariva qui consiste en une zone laminée au contact d'une enclave de micaschiste à biotite, comprenant des fragments de quartz verdâtre à tourmaline finement divisée et nombreux petits cristaux de scheelite. La wolframite semble absente de cette formation bien qu'elle soit présente dans les éluvions qui en dérivent.

 

Références.

Lulzac Y. 1968. Première évaluation économique des filons cupro-stannifères de Lanmeur-Plougasnou (Nord finistère). Rapp. B.R.G.M. 68 RME 034 RMM.

Lulzac Y. 1970. Les filons cupro-stannifères du Pays de Lanmeur. Étude gîtologique.

Rapp. B.R.G.M. 70 RME 012 RMM.

District_tungstifère_de_Lanmeur_Plougasnou
St Thégonnec

6-  District du cloître Saint Thégonnec

 

Il se situe à peu de distance au sud de la suture linéamentaire mettant en contact le massif granitique du Cloître au sud avec des terrains paléozoïques non différenciés au nord. Deux indices principaux y sont connus :

  • L'indice de Quibiec, sur la commune de Pleyber-Christ, se manifeste par une zone d'éboulis située à l'ouest du Moulin Jouanet. De nombreux fragments de quartz provenant de filons ou lentilles de 15 cm de puissance maximum, sont minéralisés en lames ou aiguilles de wolframite plus ou moins groupées en amas pluri centimétriques et en teneurs pouvant atteindre les 10 %. On note également la présence de scheelite, d'apatite et de muscovite. Le mispickel et la cassitérite y sont rares. Une tranchée réalisée en 1974 n'a pas permis de localiser un gîte primaire en place, seule la couverture éluviale solifluée ayant livré quelques éléments quartzeux minéralisés.

  • L'indice de Ros ar C'han sur la commune de Plourin-lès-Morlaix, est également représenté par une petite zone d'éboulis quartzeux provenant d'une formation ayant 5 à 10 cm de puissance. Ces quartz sont minéralisés en wolframite sous forme d'amas granuleux centimétriques ou d'amas fusiformes pouvant dépasser les 5 cm. La scheelite est également présente en petits cristaux associés à la wolframite, ou bien en amas granuleux pluri centimétriques plus ou moins épigénisés par de la ferbérite.

      Cet indice n'a fait l'objet d'aucun travail suivi de reconnaissance en place.

 

Références

Lulzac Y. 1973. L'indice wolframifère de Pleyber-Christ (Finistère). Rapp. interne B.R.G.M., novembre 1973, inédit.

Chauris L. 1983. Le massif granitique de Plounéour Menez (Finistère) et les minéralisations associées. Bull. SSNOF, t5, (3), 1983.

District tungstifère du cloître St Thégonnec
Mesquen

7- Indice de Mesquen

Situé sur la commune de Loguivy-Plougras (Côtes d'Armor), il a été découvert sur la bordure méridionale du massif granitique de Plouaret, non loin du contact avec son encaissant briovérien. Visible sur un affleurement artificiel, il s'agit d'un filon quartzeux orienté nord - sud, de 1 à 2 centimètres de puissance, peu géodique, à épontes feldspathiques non transformées. Sa minéralisation comprend principalement de la scheelite en amas centimétriques plus ou moins fracturés, mais n'ayant pas été épigénisée par de la ferbérite. On note également la présence de cassitérite peu abondante en petits cristaux dispersés.

Des éboulis de quartz minéralisés en cassitérite et sulfures divers ont également été découverts à proximité.

Cet indice n'a pas été étudié d'une manière plus approfondie.

 

Référence.

Lulzac Y. 1974. L'indice de cassitérite et scheelite de Mesquen en Loguivy-Plougras (Côtes du Nord). Rapp. B.R.G.M. du 27 mars 1974.

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Ploumilliau

8- Indice de Ploumilliau

Il a été découvert dans la carrière Christ en Ploumilliau au cours des relevés exécutés dans les années 80 dans le cadre de la carte géologique au 1/50000 (feuille de Lannion). L'état d'avancement des travaux de cette carrière, localisée dans la zone centrale du massif granitique du Yaudet, a permis de mettre au jour quelques veinules quartzeuse tourmalinifères minéralisées en wolframite plus ou moins épigénisée en scheelite molybdique (fluorescence jaune). On note également la présence de mispickel, molybdénite, chalcopyrite et pyrite. A noter que la tourmaline et la scheelite peuvent également diffuser dans les épontes granitiques.

Une dispersion alluviale de wolframite et de scheelite sous forme de simples traces a été décelée au sud de cette carrière de part et d'autre des limites du massif de granite, ainsi qu'en direction du sud-est, hors des limites du granite, dans un contexte schisteux et volcano- sédimentaire basique briovériens.

 

Ces minéralisations, très peu abondantes à première vue, n'ont pas été étudiées d'une manière plus approfondie.

 

Référence.

Lulzac Y. 1960. Note interne B.R.G.M. du 29 juillet 1960. Inédit.

Chauris L. 1987. Mise en évidence d'une minéralisation en tungstène, molybdène et cuivre dans le massif granitique du Yaudet en Bretagne. C.R.A.S, Paris 305, II, p.387-390.

Indice_tungstifère_de_Ploumilliau.
Kerdu

9- Indice de Kerdu en Perros-Guirec

La découverte de cet indice en 1966 est due à une négociante en minéraux spécialisée dans la vente des beaux échantillons de quartz améthyste qui étaient alors exploités dans le port de l'Ile Grande. Son magasin nommé "Sav Heol" se trouvait près de la plage de Trez Traou à Perros-Guirec.

Situé en bord de mer sur la commune de Perros-Guirec, ce gîte est visible sur l'estran rocheux à marée basse, à la hauteur du village de Kerdu. Il s'agit d'un filon de diabase (métadolérite) de 25 à 30 mètres de puissance encaissé dans le granite de Perros suivant une direction nord 80 gr Est. La moitié orientale de cette formation est occupée par des apophyses lenticulaires du même granite ainsi que par une formation bréchoïde directionnelle, mais sinueuse, de 2 mètres de puissance au maximum et visible sur une extension d'environ 40 mètres. Cette brèche présente un faciès typiquement skarnoïde dans lequel on note de beaux développements d'épidote et de grenat bien cristallisés, parfois accompagnés d'amandes quartzeuses. Le tout est irrégulièrement minéralisés en magnétite, molybdénite, pyrite et scheelite molybdique, elle aussi parfois très bien cristallisée. On note également la présence de chlorite et de cristaux de sphène (titanite) ayant des teneurs anormales en étain (de 0,45 à 0,50%), en yttrium (900 ppm) et en ytterbium (170 ppm).

Échantillonné dans sa partie centrale et vers son extrémité sud-ouest, les analyses effectuées par S.O.A. (spectrométrie optique d'absorption), ont donné les résultats suivants :

  • Zone centre nord : 0,01% W - 0,032% Sn - 0,01% Y

  • Zone centre sud : 0,009% W - 0,03% Sn - 0,01% Y

  • Zone sud : 0,4% W - 0,04% Mo - 0,008% Sn sur 20 à 30 cm de puissance.

Ces médiocres résultats ôtant tout intérêt économique actuel à cet indice original.

 

Plus à l'ouest, au niveau du camping de la Clarté, certains bancs lenticulaires d'amphibolite sont parfois peu minéralisés en scheelite sous forme de très minces veinules. Ces bancs sont encaissés dans des cornéennes elles-mêmes recoupées par des filons de granite rose de type Ploumanac'h et de pegmatites, tous dépourvus de scheelite.

 

Références.

Lulzac Y. 1966. Note sur la découverte d'un skarnoïde minéralisé en molybdénite et scheelite à Perros-Guirec (Côtes du Nord). Rapp. B.R.G.M du 30 octobre 1966, inédit.

Chauris L. 1991.Un pseudo-skarn fissural à molybdénite et scheelite : Kerdu en Perros-Guirec (Massif Armoricain). Bull. SSNOF, nouvelle série, 13, 2

Indice_tunsgtifère_de_Kerdu.
Coat an Noz

10- District de Coat an Noz

Situé sur la commune de Belle-Isle-en-Terre, cet important district est en rapport avec la grande dislocation nord-armoricaine et comprend, du nord au sud, le massif orthogneissique de Loc Envel d'âge imprécis; des formations paléozoïques non datées (Zone du château de Coat an Noz); des niveaux amphibolitiques et gneissiques rapportés au briovérien; un massif de granite à faciès trondhjémitique probablement tardi-cadomiens (Zone de Toul Pors).

Découvert fortuitement dans les années 60 lors d'une campagne de prospection géochimique pour Pb et Zn effectuée dans le centre Bretagne (travaux B.R.G.M. dirigés par A. Birais), ce district était plutôt connu, d'une part pour son petit gisement de galène argentifère découvert par le marquis de Goesbriant en 1710 puis exploité par le chevalier d'Arcy de 1766 à 1773; d'autre part pour ses petites exploitations de fer actives à partir de 1779. Cependant, la présence de wolframite avait déjà été signalée en 1794 par le citoyen Balthazar Georges Sage dans le Journal des Mines de l'an III. Indice localisé plus tard par L. Chauris en 1957.

Cependant, il faut remarquer que la prospection alluvionnaire systématique à la maille kilométrique, n'a révélé ici que des traces peu significatives de scheelite et de wolframite dans le réseau hydrographique local.

Ce district comprend deux sites principaux.

 

Le site de Toul Pors.

L'étude primitive du district de Coat an Noz, centrée sur une importante zone d'éboulis quartzeux minéralisés en wolframite et scheelite, à fait l'objet d'une prospection tactique géochimique sol pour W conduite en parallèle avec la campagne géochimique Pb-Zn. Cette prospection s'est soldée par la mise en évidence d'une anomalie de haut niveau, dépassant parfois les 450 ppm W, sur une superficie de 45 hectares en partie boisée. Étudiée plus tard par sondages tarière, tranchées, sondages carottés et sondages percutants, les minéralisations utiles s'expriment sous la forme d'un gîte multi fissural et filonien qui recoupe un contexte amphibolitique et gneissique briovérien localement envahi par d'innombrables apophyses de granite leucocrate (granite de Toul Pors), probablement tardi-cadomiens. Vers le nord, cet ensemble paraît en contact anormal avec les terrains paléozoïques de la zone du château de Coat an Noz, par l'intermédiaire d'un filon de granitoïde aplitique qui se signale en surface par une anomalie thermique de brillance mise en évidence en 1978 par le GTDA (Groupement de Télédétection Aérospatiale)

Large d'environ 300 mètres et longue de 450 mètres, la zone minéralisée principale est constituée de veinules et filons quartzeux ou quartzo feldspathiques de 1 à 70 cm de puissance, groupés en faisceaux ou prenant parfois l'allure de stockwerk à maille lâche. Ils sont minéralisés d'une manière très sélective selon la nature du contexte pétrographique traversé : wolframite, scheelite, chalcopyrite et bismuthinite dans leurs traversées amphibolitiques ; molybdénite dans leurs traversées granitique et gneissique.

D'autre part, la scheelite peut également minéraliser certains bancs amphibolitiques sous forme de petits cristaux dispersés d'une manière aléatoire.

Cet ensemble représente un important potentiel tungstifère à teneur moyenne de 0,21% WO3 calculée sur une vingtaine de faisceaux groupés sur une superficie d'environ 5.285 m² Ce qui représente environ 33 tonnes de WO3 au mètre d'approfondissement dans l'état actuel des connaissance, en particulier pour ce qui concerne la géométrie réelle et vraisemblablement complexe des corps amphibolitiques concernés.

La molybdénite n'a pas été retenue dans le calcul des réserves, les teneurs enregistrées étant trop basses.

 

La site du château de Coat an Noz.

La phase terminale des travaux réalisés sur la zone de Toul Pors comprenait des sondages percutants de contrôle. Le programme prévu touchant à sa fin, et la sondeuse étant sur le point d'être déplacée sur d'autres chantiers, un temps-mort de quelques heures fut employé à sonder rapidement l'aval pendage des travaux miniers réalisés jadis par le marquis de Goesbriant et le chevalier d'Arcy. Ceci, à titre de simple curiosité et afin d'avoir une idée sur le type de gîte plombifère anciennement exploité. Il faut savoir que ces anciens travaux se situent dans une zone à fort recouvrement plus ou moins marécageux, très excentrée par rapport à la zone précédente et donc de son anomalie géochimique. Pourtant, le premier sondage réalisé, au lieu de la galène espérée, a recoupé un niveau extrêmement riche en scheelite. Cette découverte tout-à-fait fortuite et inattendue, est donc à l'origine de ce qui est actuellement le principal objectif minier de Coat an Noz.

Confirmé à l'aide de quelques sondages percutants, d'une tranchée et de 2 sondages carottés, ce nouvel indice fut ensuite étudié d'une manière détaillée par la S.N.E.A.(P) au moyen de nombreux sondages carottés qui ont démontré la présence de 5 niveaux de skarn de 1,5 à 8 m de puissance intercalés dans un contexte paléozoïque de quartzites et micaschistes albitiques.

 

Ce skarn est essentiellement composé de vésuvianite, clinozoïsite, épidote, chlorite, apatite, fluorine et sa minéralisation métallique comprend scheelite, pyrite, pyrrhotite, blende noire, chalcopyrite et sidérite.

 

Les réserves, calculées en prenant une teneur de coupure égale à 0,50 % WO3, représentent en tonnes :

  • Un potentiel certain évalué à 550.000 t de minerai à 1,22 %, soit 6.710 t de WO3.

  • Un potentiel probable de 720.000 t à 1,22 %, soit 8.800 tonnes de WO3.

  • Un potentiel possible de 1.100.000 t à teneur de 1,3 %, soitb 14.300 t deWO3.

Ce qui représente un objectif de taille européenne exploitable dans les conditions économiques actuelles.

 

Il est bon de rappeler ici que ce gisement, entièrement caché, ne présente pas d'indice superficiels pouvant conduire à sa découverte : aucun éboulis caractéristiques ni de concentrations anormales de scheelite dans le réseau hydrographique local; aucune anomalie géochimique W de haut niveau, celle existante, de très bas niveau, pouvant être assimilée à une anomalie de fuite provenant de la zone de Toul Pors située plus en amont.

Ce district, tout d'abord couvert par un P.E.R. accordée le 7 août 1980, a fait l'objet d'une demande en concession de 25 ans qui fut accordée le 4 avril 1989.

Cependant, le traitement minéralurgique de ce minerai serait handicapé par la présence de fluorine en proportion pénalisante. Difficulté difficilement compréhensible quand on sait que le minerai de la mine d'Yxsjöberg dans le Västmanland en Suède, exploitée jusqu’en 1989, a présenté les mêmes caractéristiques que celles de Coat an Noz sans avoir posé de problèmes particuliers de laverie puisque cette mine a été productrice de fluorine et de scheelite.

 

Le massif orthogneissique de Loc Envel, qui limite au nord la zone de skarn, montre également quelques filons quartzeux directionnels à wolframite, scheelite, chalcopyrite, mispickel, bismuthinite et bismuth. Le plus important d'entre eux, d'une puissance de 10 cm maximum, à fait l'objet, à la fin du 18ème siècle semble-t-il, d'un traçage en galerie sur une longueur d'environ 50 mètres (galerie de Toul al Lutun). Ces travaux, très probablement motivés par des recherches de galène, sont à l'origine de la première mention du minéral "wolfram" par le citoyen Sage. Des veinules de scheelite ont par ailleurs été observées dans des abris souterrains exécutés par les troupes d'occupation allemandes pendant la seconde guerre mondiale.

Pris individuellement, ces filons ne présentent pas d'intérêt économique bien qu'une teneur égale à 0,84% de wolframite ait été enregistrée sur une passée semi-métrique de sondage percutant en aval-pendage du filon de Toul al Lutun.

Plus au nord, en dehors de limites du massif orthogneissique, dans un contexte micaschisteux affleurant sur le talus de la route reliant la Forge à Loc Envel, on connaît un autre filon quartzeux centimétrique à épontes non transformées, fortement minéralisé en wolframite en proportion pouvant atteindre les 50 %. Enfin, non loin du village de Kerguigues, on note la présence d'éboulis d'une roche à grain très fin de type greisen, à quartz et mica blanc, ce dernier minéral pouvant disparaître pour faire place à un quartz finement saccharoïde. Cette roche admet des lentilles de quartz massif plus ou moins géodique et de 5 cm au moins de puissance. Le greisen est légèrement minéralisée en scheelite et molybdénite en petits cristaux épars, tandis que le quartz massif montre parfois des amas centimétriques ou plus, de wolframite finement cristallisée.

Ces derniers indices, qui n'ont pas été étudiés en détail, viennent confirmer, si besoin était, le caractère strictement tungstifère de ce très important district.

 

Références :

Sage B.G. An III (1795). Journal des Mines. I, an III, p.83. Kerforne F. 1922. Bull. de la Sté. Géol. et Minière de Bretagne.

Chauris L. 1957. Présence de wolfram à Coat an Noz, près de Belle-Isle-en-Terre (Côte du Nord). C.R.A.S. Paris, t. 245, p.2331-2333.

Lulzac Y. 1963. La région minéralisée de Coat an Noz. Étude préliminaire. Rapport B.R.G.M du 30 octobre 1963, inédit.

Prouhet J.P. et Le Fur Y. 1977. Gisement de scheelite de Coat an Noz. Rapp. B.R.G.M.,

inédit.

Lulzac Y. 1979. Les minéralisations tungstifères de Coat an Noz (Côtes du Nord). Etat des connaissances au 30 avril 1979. Rapport B.R.G.M, 79 RDM 023 FE. 11-inédit.

District tungstifère de Coat ar Noz.
Locarn-Duault

11- District de Locarn-Duault

Il se situe à l'extrémité occidentale du grand massif granitique porphyroïde de Quintin où l'on connaît une différenciation granitique à grain moyen en forme de lunule qui épouse la ligne de contact du massif avec son encaissant de schistes dinantiens.

 

District exclusivement tungstifère, bien que de la cassitérite en grains très émoussés, soit connue dans les alluvions locales et régionales, il s'exprime sous forme de filons quartzeux intragranitiques perpendiculaires à la ligne de contact (disposition radiale) et que l'on peut rassembler en 2 principaux groupes :

 

Le groupe de Kerioal comprenant une dizaine de filons étalés sur un front de 700 mètres et dont la puissance atteint une douzaine de centimètres maximum. Ces filons ont des épontes feldspathiques non transformées et sont minéralisés en wolframite, löllingite et molybdénite. Le béryl est rarement présent en cristaux capillaires de 1 cm de long au maximum.

La wolframite est dispersés au sein du quartz en petit cristaux dont la taille ne dépasse guère les 5 mm. Les teneurs wolframite enregistrées, de niveau moyen en général, peuvent atteindre 0,77 % sur une largeur utile de 12 cm, ou bien 1,58 % sur une largeur de 5 cm (filon du Linglay).

 

Le groupe de la Boissière comprenant 19 filons dont 15 minéralisés sur un front de 1.500 mètres. Leur puissance ne dépasse guère les 20 cm et leur mode de gisement est à peu près semblable à celui du groupe précédent. Ils sont minéralisés en wolframite, löllingite et parfois or natif. Seul l'un d'entre eux, le filon de la Boissière, a fait l'objet d'un traçage en galerie à flanc de coteau. Travail justifié par ses teneurs relativement élevées en wolframite et or.

 

Ce filon a été tracé sur une longueur de 31 mètres et a montré une grande régularité dans sa puissance (environ 20 cm), son orientation et son pendage subvertical. Contrairement aux autres filons observés sur affleurement, ses épontes sont transformées sur quelques centimètres en greisen riche en micas blancs et, curieusement, en andalousite. La paragénèse utile comprend :

  • Wolframite en cristaux extrêmement fins, peu discernables à l'œil nu et conférant au quartz un aspect enfumé trompeur. Les teneurs enregistrées à l'issue d'un traitement gravimétrique varient de 0,112 à 0,755 % wolframite avec une moyenne de 0,342 % sur une puissance de 20 cm (rapport WO3/Wolframite = 75 %). A l'analyse chimique on enregistre une teneur moyenne de 0,221 % WO3 (max. 0,40 %). A noter que ce minéral peut également se trouver dans le greisen d'éponte, y compris en inclusions dans les cristaux d'andalousite. Dans ce cas, la teneur en WO3 peut atteindre 0,04 %.

  • Löllingite, omniprésente et parfois abondante.

  • Or natif très divisé et invisible à l'œil nu. Cependant, il est facile de le mettre en évidence par séparation gravimétrique opérée sur du quartz finement broyé. Les teneurs enregistrées après traitement gravimétrique sont en moyenne de 6,6 g/t (max. 19,4 g/t). A l'analyse chimique on enregistre une teneur moyenne de 4,6 g/t (max. 9,4 g/t). L'or est également présent dans le greisen avec des teneurs de l'ordre de 6 g/t au maximum.

 

Rejeté par faille, ce filon ce poursuit vers le nord-est avec une paragénèse un peu différente comprenant du béryl plus ou moins altéré en bertrandite ainsi que de la molybdénite.

Les autres filons de ce groupe sont en général peu aurifères et la wolframite est souvent mieux exprimées en cristaux bien visibles à l'œil nu. Une teneur de 0,592 % wolframite a été enregistrée sur un filon d'une dizaine de centimètres de puissance.

 

Bien qu'ils soient très originaux dans le cadre du Massif Armoricain ces filons, pris individuellement, ne présentent guère d'intérêt économique (bonnes teneurs mais tonnage insuffisant, tout du moins dans l'état actuel de nos connaissances sur ce district).

 

Références.

Lulzac Y. 1968. Les filons à wolfram et or natif de la région de Locarn-Duault (Côtes-du-Nord). Rapp. BRGM, 68 RME 040 RMM.

District_wolframifère_de_Locarn_Duault.
Sullé

12- Indice de Sullé

Il a été découvert dans la carrière de Sullé, à 2 km au sud de Saint Adrien dans les Côtes d'Armor. Situé sur la bordure septentrionale du massif granitique de Quintin, cet indice concerne un contexte amphibolitique et épidioritique très peu minéralisé en scheelite disséminée ou concentrée dans des micro-fissures. Elle est accompagnée par les minéraux suivants : mispickel, pyrhotine, pyrite, chalcopyrite, molybdénite, blende, galène et calcite.

 

Cet indice n'a pas été étudié en détail. Il est comparable à l'indice voisin de la Ville Mereuc, sur la commune de Saint Carreuc, qui consiste en éboulis de pyroxénite plus ou moins siliceuse avec traces de scheelite.

 

Référence.

Guigues J. Communication orale. Avril 1977.

Indice_tungstifère_de_Sullé
Leslay

13- District du Leslay

Il est en relation avec le grand linéament nord-armoricain sur sa traversée du massif granitique de Quintin. La minéralisation stanno-wolframifère (mais à dominante stannifère) est strictement localisée dans les limites d'une différenciation de granite à grain fin (granite dit du Leslay) au sein du granite porphyroïde de Quintin. Elle se manifeste par un grand nombre de lentilles et filons quartzeux d'orientation voisine de la ligne nord-sud, dispersés d'une manière quelconque dans le granite mais avec une tendance à se regrouper vers la périphérie de cette différenciation.

Sur la surface topographique, ces filons se manifestent sous la forme de vastes nappes d'éboulis quartzeux minéralisés dont la localisation en place a nécessité des décapages par tranchées. En fonction de l'importance apparente des minéralisations mises au jour, deux zones d'intérêt prioritaire ont été retenues :

  • La zone de Kerfouleu située sur la commune du Leslay, dans laquelle une dizaine de formations minéralisées plus ou moins lenticulaires ont été localisées en place. La minéralisation utile est principalement composée de scheelite en plages centimétriques plus ou moins épigénisée par de la ferbérite, ainsi que de cassitérite peu abondante. Exploré par puits et galerie au niveau -15 (puits de Kerfouleu), la structure principale prend la forme d'une caisse filonienne de puissance métrique au maximum, dans laquelle les lentilles et filons quartzeux sont souvent organisés en stockwerk dont les épontes sont plus ou moins greisenisées ou silicifiées. La paragénèse s'est révélée un peu différente de ce qui avait été constaté en tranchée, en particulier par l'apparition prépondérante de sulfures (pyrite, chalcopyrite, blende). On note aussi la présence de fluorine violette. Des teneurs maximales en WO3, voisines de 1,10 % sur 1,10 m, et de 0,2 % sur 1 m, ont été enregistrées très localement, la plupart des autres échantillonnages s'étant révélés stériles ou à très faibles teneurs.

  • La zone de Kervern située sur la commune de Saint Gildas. Sa configuration est semblable à celle de la zone précédente et elle a également été explorée par puits et galerie au niveau -15. La formation filonienne principale comprend des lentilles et filons quartzeux dont la puissance varie de 1 à 50 cm. Ils sont minéralisés en wolframite peu abondante et plus ou moins épigénisée par de la scheelite, ainsi qu'en cassitérite, mispickel, pyrite, chalcopyrite, blende et fluorine. Les teneurs enregistrées sont toujours de bas niveau.

 

Ce district du Leslay n'a pas fait l'objet de travaux de recherche plus avancés.

 

 Références.

Lulzac Y. 1963. Relevé des travaux miniers de Kerfouleu-Le Leslay. Rapp. BRGM, 30 juillet 1963. Inédit.

Walter J. 1964. Mission Cohiniac. Rapp. BRGM, inédit.

Lulzac Y. 1965. Observations géologiques effectuées dans le travers-bancs de Kervern en Saint Gildas. Rapp. BRGM, 23 février 1965. Inédit.

Chauris L. Lulzac Y. Germain Cl. 1990. Différentiation granitique et minéralisations dans le pluton polyphasé de Quintin (Massif Armoricain). Géol. de la France, n°2, 1990.

District_stanno-wolframifère_du_Leslay.
Bois Hardi

14- L'indice de Bréhan le Bois-Hardi

Découvert sur la commune de Bréhan (Côtes d'Armor), non loin du lieu-dit Pont-de-Pierre, il est situé à proximité de la bordure septentrionale du massif granitique porphyroïde de Moncontour dans sa partie médiane. Il s'agit d'éboulis quartzeux peu nombreux dispersés dans une zone granitique kaolinisée minéralisée en cassitérite diffuse et peu abondante. Le quartz est minéralisé en scheelite formant des plages centimétriques au maximum, ainsi qu'en pyrite. L'étude de cette zone n'a pas été poursuivie.

 

Références.

Mulot B. 1962. Rapp. BRGM, août 1962. Inédit.

Walter J. 1963. Rapp. BRGM ; décembre 1963. Inédit.

Indice_ tungstifère_de_Bréhan_le_Bois-Hardi.
Trégomar

15- L'indice de Trégomar

Cet indice se situe non loin de Lamballe (Côtes d'Armor) dans un complexe basique briovérien mal différencié connu sous le nom de "gabbro de Trégomar" (communes de la Poterie, Saint Aaron et Saint Aubin).

Quelques bancs de pyroxénites grenatifères ont été localisés en affleurement ou le plus souvent sous forme d'éboulis. Ils montrent des traces de scheelite en petits cristaux disséminés de 2 à 3 mm de section au maximum. Les teneurs moyennes sont très faibles, de l'ordre de 4 à 10 g/t en scheelite.

Des traces de scheelite ont également été remarquées dans les déblais d'un puits de recherche effectué en 1940 dans le bois de Maritaine, non loin de la Doberie (commune de Saint Aaron). Il s'agit de roches basiques altérées, pyriteuses et ferrugineuses.

Ces occurrences tungstifères n'ont pas été étudiées en détail.

 

Références.

Walter J. 1964. Rapp. BRGM. Inédit.

Mulot B. 1970. Précisions sur le puits de recherches minières du bois de Maritaine. Rapp. BRGM, avril 1970. Inédit.

Le Gall J., Barrat J.A. 1987. Pétrologie du magmatisme tardi cadomien du domaine nord-armoricain : l'exemple des complexes basiques et ultrabasiques d'Ernée et de Trégomar. Géol. de la France n° 1, 1987.

Indice_tungstifère_de__Trégomar.
Dinan

16- L'indice de Dinan

Découvert fortuitement au cours de travaux de terrassement (puits pour eau), il se situe dans la ville de Dinan à environ 400 mètres au-delà de la porte Saint Louis (rue Beaumanoir).

A environ 1,5 m de profondeur, dans un contexte de granite gneissique, une formation pegmatitique à fourni des fragments de quartz à enclaves d'orthose, minéralisés en scheelite massive de couleur jaune miel parcourue de nombreuses veinules de ferbérite, ce dernier minéral pouvant lui-même s'exprimer sous forme d'amas à structure cloisonnée. Cet indice, signalé par A. Lacroix en 1908, n'a jamais été étudié en détail et ne le sera jamais compte tenu de son contexte résidentiel.

 

Référence.

Lacroix A. 1908. Bull. de la Sté. Frse. de Minéralogie, t. XXXI, n°8, avril 1908, p.349.

Indice_tungstifère_de_Dinan.
Diélette

17- District de Diélette

Bien connu pour sa mine de fer sous-marine exploitée de 1951 à 1964 par la Société de Mines et de Produits Chimiques-Mines de Diélette , ce n'est qu'en 1959 que des indices de scheelite y ont été signalés pour la première fois. Etudié en octobre et novembre 1960, ce district a fait l'objet d'une prospection alluvionnaire ainsi que d'un relevé géologique de l'estran rocheux ainsi que de la mine de fer aux niveaux 90 et 150. Relevés complétés par un examen systématique à la lampe de Wood.

Actuellement, un certain nombre d'indices minéralisés, dont ceux de l'ancienne exploitation de fer, sont inaccessible car situés dans le périmètre d'une centrale nucléaire.

Localisé en Basse Normandie dans le département de la Manche, ce district concerne des terrains paléozoïques en contact avec le petit massif granodioritique hercynien de Flamanville.

La minéralisation tungstifère, essentiellement de type skarn, s'est développée au sein de niveaux de roches carbonatées métamorphisées par la granodiorite. Ils peuvent être regroupés en quatre zones principales :

 

La zone de Diélette située à 500 mètres au sud-ouest du port en direction de la mine. Intercalé dans un contexte de schistes cornés, un premier banc de skarn, puissant de 25 mètres au maximum, se poursuit irrégulièrement sur une extension longitudinale d'environ 150 mètres car étant recoupé par des failles et des apophyses de granite. Orienté en direction de la pleine mer, on ignore l'importance de son parcours. A très peu de distance vers l'ouest, il est accompagné d'un second banc large d'environ 50 mètres visible sur une extension de 80 mètres.

Le premier banc est principalement composé de grenat et de diopside en proportions variables, tandis que le second est notablement plus pauvre en grenats par rapport au diopside.

La scheelite y est présente sous forme diffuse ou en veinules millimétriques dont la fréquence semble augmenter à l'approche de la granodiorite. Elle est toujours accompagnée par de la molybdénite en petite paillettes. En général les teneurs enregistrées sont basses, de l'ordre de 0,112 % W dans le meilleur des cas (analyses S.O.A.). A l'inverse, la molybdénite peut présenter de meilleures concentrations, de l'ordre de 0,29 % Mo (Analyses S.O.E.).

A 700 mètres au nord-est du port de Diélette et à 1 km au sud-ouest de Siouville, un autre banc de skarn est visible dans la carrière du Mont Saint Gilles. Puissant d'environ 1 mètre il prend l'allure d'une cornéenne verte à grenats peu abondants, recoupée par de nombreuses fissures amphibolitiques peu minéralisées en scheelite et pyrrhotite. Les teneurs enregistrées ne dépassent pas les 0,02 % en scheelite et 0,29 % en molybdénite.

 

La zone de la mine comprend cinq couches de minerai de fer sédimentaire métamorphique essentiellement composé de magnétite et d'hématite. Le contexte encaissant comprend des quartzites et des cornéennes noires ainsi que des bancs de skarn à grenat et diopside dont l'un se situe à l'éponte d'une des couches ferrifères. Leur puissance est de cinq mètres au maximum. Ils sont irrégulièrement minéralisés en scheelite et en molybdénite sous forme disséminées ou en veinules et filonnets millimétriques localisés de préférence à proximité immédiate de l'intrusion granodioritique. Examinées à la lampe de Wood, ces minéralisations ne présentent pas de concentrations notables et n'ont pas été échantillonnées.

 

La zone de Flamanville au sud du bourg de Flamanville, où l'on observe un banc de skarn dont le parcours, observable sur une extension longitudinale de 350 mètres, est fréquemment interrompu par des failles à faible rejet. D'une puissance maximum de 70 mètres il est plus ou moins riche en grenat et sa paragénèse métallique comprend : scheelite très peu abondante, pyrrhotite, pyrite et chalcopyrite. A noter une différenciation locale mais pouvant atteindre une douzaine de mètres de puissance, composée de grenat massif pratiquement dénué de minéraux accompagnateurs, y compris de scheelite.

 

La zone des Pieux où l'on note de la scheelite alluvionnaire en grains millimétriques pouvant former des concentrations relativement importante non loin au nord-ouest du bourg des Pieux. Contrairement à ce que l'on peut observer sur le pourtour occidental du massif granitique, cette scheelite semble provenir de formations filoniennes quartzeuses intragranitiques à épontes très feldspathiques (type pegmatoïde). En effet, une carrière de granite en exploitation au lieu-dit Les Bourgeois, permet d'observer un de ces filons, d'environ 2 centimètres de puissance, plus ou moins géodique et à épontes feldspathiques de couleur rouge. Il est minéralisé en scheelite parfois accompagnée de micas verts.

 

Ce district de Diélette n'a pas fait l'objet de recherches plus avancées.

Références.

Chauris L., Lougnon J., Moussu R. 1959. Présence de scheelite et de molybdénite dans le granite de Flamanville et son auréole de contact. C.R.A.S. t. 249, p. 1691-1692.

Lulzac Y. 1960. Rapp. de prospection BRGM du 15 novembre 1960, inédit;

District_tungstifère_de_Diélette.
Montbelleux

18- District de Montbelleux

Bien connu pour sa mine de wolframite exploitée d'une manière épisodiques au cours du 20ème siècle, ce district, tout comme celui de Coat an Noz, mérite de retenir l'attention par son fort potentiel minier en tungstène et également en étain puisque ces deux métaux sont ici spatialement associés et en proportions équivalentes. Ce qui représente un cas unique en France.

Sur une superficie d'environ 16 km² ce district a fait l'objet, entre 1957 et 1985, de nombreux travaux centrés sur la recherche de sommets de coupoles minéralisées susceptibles d'augmenter le potentiel stanno-wolframifère du site de Montbelleux. C'est ainsi que plusieurs méthodes de prospection ont été mises en œuvre parmi lesquelles : des relevés d'affleurements et de zones d’éboulis ; des prises alluvionnaires à maille serrée et  éluvionnaires par sondages à la tarière à main; une campagne de gravimétrie à maille serrée; une campagne de résistivité; une couverture géochimique multiélémentaire; un relevé radiométrique gamma héliporté; des tranchées et sondages carottés, etc. Toutes ces méthodes ayant fourni des résultats d'interprétation plus ou moins délicate dont la résolution de certains n'a pu être menée à bien compte tenu du nombre limité de sondages profonds investis sur ce secteur prometteur.

Dans l'état actuel des connaissances, quatre sites méritent de retenir l'attention :

 

Le site de la mine. La découverte des premiers indices de ce gisement en 1903 est due au professeur F. Kerforne, de l'université de Rennes. Désirant les mettre en valeur, il entreprend des travaux de recherches et, malgré de nombreuses difficultés, tant financières que techniques, obtient une concession en mai 1905 et met le gisement en exploitation de 1905 à 1908. Par la suite, cette concession passe de mains en mains et connaît de courtes périodes d'exploitation : 1910 à 1911, 1915 à 1918, 1942 à 1944 (par l'organisation Todt), 1954 à 1957.Ensuite le gisement fait l'objet de travaux de recherche par le BRGGM de 1958 à 1960, puis est repris en mains par le groupe Hochschild de 1976 à 1983 année de l'arrêt complet des activités sur le site.

Cette mine de Montbelleux comporte deux unités géologiques bien distinctes :

 

  • Un faisceau de 5 filons quartzeux minéralisés en ferbérite et très accessoirement en cassitérite, sulfures divers et fluorine. Seule la topaze, plus ou moins altérée, y étant assez commune. Ce faisceau, orienté nord-est / sud-ouest à pendage sub-vertical, s'étale sur un front de 130 mètres et sur une extension longitudinale d'au moins 150 mètres. Il a été en grande partie exploité jusqu'au niveau 95 mais a été reconnu jusqu'au niveau 130. Ce sont ces filons qui ont fourni l'essentiel de la production qui, au total, ne se monte qu'à 303 tonnes de minerai marchand obtenu principalement sur du quartz scheidé ayant une teneur moyenne en ferbérite de 0,60 %.

 

  • Sur son prolongement nord-est, ce faisceau est relayé par un corps granitique albitique plus ou moins greisenisé, large d'environ 30 mètres pour une longueur reconnue de 300 mètres. Ce granite est parcouru par un réseau de filonnets et filons quartzeux minéralisé en cassitérite et hübnérite en proportion sensiblement égales, sulfures divers (pyrite, chalcopyrite, mispickel et blende), avec également présence de topaze altérée.

Jusqu'à présent, ce granite n'a fait l'objet que de travaux de recherche et d'échantillonnage suivis d'une courte période de pré-exploitation jusqu'en 1983, année de la fermeture du site à la suite d'incidents techniques coïncidant avec la chute prévisible des cours de l'étain et du tungstène.

Les réserves du faisceau filonien n'étant plus d'actualité (tonnage et teneurs trop marginaux), ce granite minéralisé demeure le seul objectif économique de ce gisement. En dehors de la production issue des travaux de recherche et de pré-exploitation, et qui se chiffre à environ 60 tonnes Sn + WO3, les réserves, également exprimées en Sn + WO3 sont les suivantes :

 

  • Réserves prouvées : 2.800 t.

  • Réserves probables : 6.650 t.

  • Réserves possibles : 16.700 t (à teneur de 0,3 %).

 

Deux sondages carottés profonds exécutés en 1986, l'un en aval-pendage du faisceau filonien, l'autre en aval-pendage du corps granitique, ont permis d'entrevoir une possibilité d'extension du potentiel économique dans le plan vertical.

Si le plancher des minéralisations utiles du corps granitique (dénommé ici "granite nord-est") semble se situer vers le niveau 350, cependant l'aval-pendage du faisceau filonien paraît plus prometteur puisqu'un second corps granitique non affleurant (appelé "granite sud-ouest") a été intercepté vers le niveau 250. Ce second corps, dont on pense que seule sa partie apicale a été reconnue, semble présenter des caractéristiques comparables à celles qu'il est possible d'observer dans la zone d'affleurement du granite nord-est.

Etant donné qu'entre le faisceau filonien et le corps nord-est il existe une importante faille transverse, elle-même occupée par une formation quartzeuse minéralisée en galène et blende, il se pourrait que ces deux corps granitiques appartiennent à une seule unité dont la partie sud-ouest aurait été rejetée par faille dans le plan vertical. C'est ainsi que le faisceau filonien, compris dans ce compartiment affaissé, aurait été préservé de l'érosion, à l'inverse de son homologue nord oriental supposé. Cette possibilité est en outre étayée par le rapport Fe/Mn des wolframites présentes dans les deux compartiments (analyses effectuées à l'université de Freiberg en 1960) :

  • hübnérite dans le granite, correspondant à un niveau inférieur de mise en place.

  • ferbérite dans les filons, correspondant à un niveau supérieur de mise en place. Observations qui ont pu être mises en corrélation avec celles effectuées dans les gisements stanno-wolframifères de l'Erzgebirge.

Tout ceci dans l'état actuel de nos connaissances sur ce gisement.

 

Le site du Villeray, situé à environ 3 km au sud-ouest de la mine, dans le prolongement du faisceau filonien, ce site a également été découvert en 1903, puis étudié par tranchées et petits puits les années suivantes.

Il consiste en un petit affleurement de granitoïde microgrenu, de 150 à 200 m de diamètre, plus ou moins imprégné de sulfures divers dont pyrite, chalcopyrite et molybdénite, conférant à cet ensemble un cachet de type "porphyry". Cependant, les teneurs enregistrées restent de bas niveau et ne présentent actuellement aucun intérêt économique. On note également la présence d'une trentaine de filons quartzeux, certains principalement minéralisés en wolframite et bismuth natif mais dont les teneurs à l'affleurement sont également de bas niveau. Explorées à l'aide de sondages carottés en 1959, ces formations filoniennes se sont révélées quasi stériles dans leur aval pendage.

 

Le site du Rocher situé à environ 600 mètres au nord-est du bourg de Parcé, il se manifeste par quelques éboulis quartzeux minéralisés en wolframite à proximité d'un petit affleurement de granite présentant quelques similitudes avec celui de la mine. Indice exploré mais non confirmé par un sondage carotté bien que celui-ci ait été arrêté prématurément sur une probable apparition de topaze altérée.

 

Le site du Vau Houdin se situe plus ou moins dans le prolongement nord oriental du site du Rocher. Matérialisé en surface par des éboulis quartzeux minéralisée en molybdénite ou de rares éboulis d'une roche d'allure aplitique très faiblement stannifère, il a fait l'objet de recherches par géochimie, tranchées et sondages carottés.

L'un de ces sondages a recoupé une formation microgranitique non affleurante de type Villeray, en contact avec un corps granitique de type Montbelleux, peu minéralisé en cassitérite et wolframite. Malgré son allure favorable, l'étude de ce nouvel indice n'a pas été poursuivie.

 

D'autres sites non étudiés en détail sont également à signaler au nord-est du village de la Fosse où l'on note une belle anomalie géochimique en As et Cu ; ainsi qu'au sud-ouest de l'affleurement microgranitique du Ray où des éboulis de quartz wolframifères ont été localisés. Sans omettre le massif granitique cadomien de Dompierre-du-Chemin qui montre, sur sa bordure nord orientale, des formations filoniennes stannifères ou aurifères.

 

On doit enfin remarquer que la dispersion alluvionnaire de wolframite qui souligne largement ce district dans les terrains briovériens, se poursuit sur une quinzaine de km en direction du nord, dans le granite cadomien de Fougères au-delà de sa bordure méridionale. On ne sait ce qui est à l'origine de cette extension dont la superficie est presque équivalente à celle du district sensu-stricto, car elle n'a jamais fait l'objet d'une quelconque étude détaillée ni même d'une simple vérification.

 

Informations supplémentaires sur l'exploitation de la mine de Montbelleux... clic

 

Références.

Guigues J. et Tanon J. 1960. Reconnaissance par sondages de la granulite de Villeray (concession de Montbelleux). Rapp. BRGM, A1632.

Lulzac Y. 1986. Concession de Montbelleux. Etat des connaissances au 31 août 1986. Rapp. BRGM, DAM OP4

Lulzac Y. 1988. Le district stanno-wolframifère de Montbelleux (Ille-et-Vilaine). Etat des connaissances au 31 décembre 1987. Rapp. BRGM, 88DAM 023 OP4.

Bodin J.M. 1996. La mine de Montbelleux. 1903-1985. Luitré. Ille-et-Vilaine. Revue Minéraux et Fossiles n°225. Janvier 1996. (Très bonne étude historique)

District_stanno-wolframifère_de_Montbelleux.
Mine de Montbelleux plan et coupe.
Vire

19- District de Vire
Il s’agit d’une importante dispersion alluvionnaire de wolframite qui couvre le massif granitique cadomien de Vire sur presque la totalité de sa surface affleurante. Cette anomalie s’apparente quelque peu avec celle que l’on remarque au nord du district de Montbelleux et qui couvre une partie du massif granitique cadomien de Fougères. La seule différence étant que l’on ne connaît aucune minéralisation en place à proximité ou dans le massif de Vire.

L’origine de cette wolframite n’a jamais fait l’objet de recherches précises.

 

Référence.

La prospection minière à la batée dans le Massif Armoricain. Mémoires du B.R.G.M. n° 71.

Guigues J. et Devismes P. 1969

Montaigu 53

20- District de Montaigu - Mayenne (53)

Ce district, principalement stannifère, s'est révélé tungstifère à la suite d'une prospection alluvionnaires systématique suivie d'une étude éluvionnaire à la tarière à main menée de front avec une recherche d'éboulis minéralisés au cours de l'année 1969.

Il est inclus dans le grand massif granitique cadomien de Mayenne mais la zone concernée ici se situe au contact d'une importante échancrure briovérienne métamorphique.

A noter que ce district coïncide avec une zone à fort gradient négatif gravimétrique.

La région de Montaigu sensu stricto se manifeste par l'apparition de minéralisations tungstifères alluvionnaires localisées entre la chapelle de Montaigu et le village d'Etivau dans un contexte granitique à biotite mais présentant des différenciations à deux micas ou à muscovite exclusive. Des éboulis de quartz minéralisé en scheelite ont également été découverts près du village de la Hardière (commune de Sainte Gemme-le-Robert) à proximité d'un indice alluvionnaire à teneur de 2 kg/m3 wolframite. Trois tranchées (T4 à T6) y ont été réalisées en 1984 et ont permis d'observer des faisceaux de filons quartzeux à épontes greisenisées dont la puissance ne dépasse pas les 30 cm. Seule, une teneur en wolframite de l'ordre de 0,1 % sur une largeur d'échantillonnage de 2,50 mètres a été enregistrée dans la T4.

De même, sur la ligne de contact oriental entre le granite et son encaissant briovérien, les filons quartzeux à épontes greisenisées sont fréquents et ont pu être observés grâce à trois autres tranchées (T1 à T3) implantées à l'est du village de la Boulaye (Commune de Bais). La wolframite n'y a été décelée que très rarement et en faibles proportions. Elle s'y présente en petites lamelles plus ou moins corrodées dont la composition chimique la situe près du pôle ferbérite.

Ce district n'a pas été étudié d'une manière plus détaillée.

 

 

 

Références.

Bonnici J.P. et Heinry Cl. 1969. Recherche des gîtes stannifères primaires à partir des indices alluvionnaires trouvés en Mayenne. Rapp. BRGM du 14 avril 1969, inédit.

Guigues J. 1985. Les minéralisations stanno-wolframifères de type Montaigu. Rapp. BRGM du 1er octobre 1985.

District_tungstifère_de_Montaigu_(Mayenne)
Beauvain

21- District de Beauvain

On se trouve ici dans le domaine de la Mancellia caractérisée par ses grandes aires granitiques d'âge cadomien (550 m.a.) intrusives dans un contexte épimétamorphique briovérien. De rares pointements granitiques tardi-cadomiens ou hercyniens y sont également connus comme, par exemple, celui de Cerisi-Belle-Etoile au nord-ouest de Flers.

Ce district, localisé en bordure du massif granodioritique de la Ferté-Macé, dans une zone à fort gradient négatif gravimétrique, a été découvert à la suite d'une campagne géochimique "stream sediment" réalisée en 1977 qui a mis en évidence des anomalies Pb, Zn, Cu de haut niveau. Ces anomalies ont ensuite été confirmées en 1978 par une géochimie sol et une étude géophysique PS. Cependant, la prospection alluvionnaire systématique réalisée en 1963 avait déjà localisé des traces de wolframite disséminées sur une aire d'une vingtaine de km² dans le briovérien de Briouze, non loin en aval de ces indices.

Une étude détaillée de ce district par de nombreux sondages destructifs et 18 sondages carottés réalisés entre 1982 et 1984, à mis en évidence un complexe hypovolcanique tardi-hercynien de type "porphyry" tout-à-fait nouveau dans le cadre du Massif Armoricain.

Positionné immédiatement au nord de la granodiorite dans son encaissant briovérien métamorphique, ce complexe comprend une intrusion polyphasée hypovolcanique large d'environ 1,5 km, dans laquelle on distingue 5 venues porphyriques (microgranite et porphyres rhyodacitiques) ainsi que des brèches d'explosion. Elle est à l'origine d'une altération hydrothermale qui s'est exercée sur la granodiorite et son encaissant briovérien pour donner à cet ensemble une forme elliptique (3,5 km sur 2 km) de grand axe orienté nord-sud.

Au centre de l'intrusion, les minéralisations sont essentiellement cupromolybdiques. En périphérie, surtout dans le domaine de la granodiorite hydrothermalisée, les minéralisations fissurales groupées sur un front de 80 à 100 m, sont à dominante B.G.P avec antimoine et mispickel parfois abondant. On note également la présence de traces de wolframite (pôle ferbérite), surtout dans certaines formations filoniennes sécantes par rapport au champ fissural. Elles sont riches en sulfures et leur puissance varie de 1 à 20 cm. L'étain y est aussi présent sous forme de cassitérite et de stannine.

Dans le centre du complexe, la scheelite est également présente dans certaines formations filoniennes carbonatées. Grâce à sa fluorescence on peut l'observer sous forme de très fines particules.

Ces minéralisations tungstifères ne sont jamais abondantes et les quelques teneurs enregistrées ne dépassent pas les 100 à 200 g/t W.

Les travaux réalisés sur ce district ayant été réalisée dans l'optique d'une recherche Cu-Mo de type porphyry, les autres minéralisations, surtout celles de type W-Sn, n'ont jamais été étudiées d'une manière aussi détaillée. On ignore donc si les faibles traces de wolframite et de scheelite découvertes à l'issue de ces recherches très ciblées, pourraient être à l'origine des indices alluvionnaires découverts en aval de ce district.

 

Références.

Graindor M.J. Schéma des dislocations majeures du socle en Basse Normandie. Bull. du Serv. de la carte géol. de la France. N°274, t.LIV.

Lemarchand R. 1979. Les minéralisations polymétalliques de Beauvain (Orne). Etat des connaissances au 30 avril 1979. Rapp. BRGM 79 RDM 025 FE.

Grange M., le Fur Y., Lemarchand R. 1980. Etuve préliminaire des minéralisations polymétalliques de Beauvain (Orne). Chronique de la recherche minière, n° 455.

Callier L. 1989. Le porphyre à molybdène d'âge hercynien de Beauvain en Basse-Normandie. Chronique de la recherche minière n° 496.

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